Jeudi 7 juin 2018
Journée Mondiale Anti-Contrefaçon
À l'honneur de cette édition 2018, le consommateur, dont la protection fait partie des principales missions de la douane.
Pas de contrefaçon dans ma consommation
Comme chaque année, le 6 juin, l'Union des Fabricants (UNIFAB) organise la déclinaison française de la Journée Mondiale Anti-Contrefaçon. Le thème retenu pour l'édition 2018 est le consommateur. La douane se félicite de ce choix : la protection du consommateur fait partie de ses principales missions.
« Ce qui est plus naturel pour moi est de parler de la protection du consommateur, une mission essentielle de la douane française. Je souscris donc totalement au choix de l’Union des fabricants d’avoir choisi de placer le consommateur au cœur de cet événement "pas de contrefaçon dans ma consommation" à l’occasion de la journée mondiale anti-contrefaçon ».
Rodolphe Gintz, directeur général des douanes et droits indirects
Consultez l'intégralité du discours ici
Les services douaniers œuvrent au quotidien pour la protection du consommateur
La lutte contre la contrefaçon est un pan du dispositif mis en place par la douane pour protéger le consommateur qui s'ajoute aux pouvoirs généraux de contrôles et aux règlementations spécifiques comme sur les normes par exemple. Le consommateur, acteur du dispositif, doit également être acteur de la lutte contre les contrefaçons menée par tous, et ceci plus qu'il ne l'est aujourd'hui.
Pour se faire, il doit être responsabilisé sur les conséquences de ses actes lorsqu'il achète des contrefaçons, en particulier le jeune consommateur vulnérable dans le cadre d'achats sur Internet.
Le consommateur doit ainsi prendre conscience que lorsqu'il achète des contrefaçons :
- il fragilise l'innovation ;
- il finance les réseaux criminels organisés ;
- il est abusé en achetant la plupart du temps des produits de médiocre qualité qui comportent potentiellement un risque pour sa santé et pour l'environnement.
Pouvoirs publics, titulaires de droits, intermédiaires de revente, plates-formes de redistribution sont d'ores et déjà engagés dans la lutte anti-contrefaçon. Ils intensifient constamment leurs actions notamment en vue de mieux protéger les consommateurs. Il convient que les consommateurs s'engagent également dans ce cercle vertueux que constitue la protection de l'innovation et la lutte contre la contrefaçon.
Une saisie de brosses à dents dangereuses à la Réunion
Le Ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald DARMANIN rappelle la mobilisation totale de la douane française et félicite les douaniers de la Réunion pour une nouvelle saisie.
Lundi 4 juin 2018, les agents de du bureau de douane du Port, à la Réunion, ont saisi 103 200 brosses à dents contrefaisant la marque Colgate-Palmolive. Cette prise suit une constatation analogue, réalisée le 4 octobre 2017 et portant sur 150 000 brosses à dents. Dans les deux cas, la marchandise effectuait un trajet Chine-Madagascar en transitant par la Réunion.
Les analyses réalisées par le titulaire de droits, Colgate-Palmolive Company, ont révélé des problèmes importants sur les brosses interceptées : elles présentent notamment un risque d’étranglement, les poils étant mal fixés. Par ailleurs, les manches contiennent trois fois plus de bisphénol que la norme autorisée, ainsi que des matières étrangères inhabituelles dans des produits d’hygiène, fondues dans le plastique. Ces produits dangereux seront détruits. Ils ne pourront donc être commercialisés auprès des consommateurs malgaches, ni sur les marchés de la Réunion, où des brosses auraient pu revenir après fractionnement du chargement et revente par lots, comme on peut souvent le constater.
À l’occasion de la Journée Mondiale Anti-Contrefaçon, Gérald DARMANIN, Ministre de l’Action et des Comptes publics, rappelle la mobilisation des douaniers français pour protéger la santé et la sécurité des consommateurs mais aussi le commerce légal, l’emploi et l’innovation de nos entreprises, et félicite les douaniers de la Réunion qui viennent de saisir 103200 brosses à dents dangereuses.
Dans un entrepôt, deux douaniers ouvrent certains des nombreux paquets présents et constatent qu'ils contiennent un grand nombre de brosses à dents non conformes aux normes de sécurité.
Florent Nourian, en charge au sein de la Douane du pilotage de la lutte contre la fraude, nous parle de l'attention accrue sur les médicaments de contrefaçon, compte tenu de la dangerosité potentielle de ces produits. Sur les 8,4 millions de contrefaçons saisies en 2017, une grande partie concerne les vêtements et les jouets, mais les médicaments contrefaits ne sont pas en reste.
Il existe quatre grandes catégories de médicaments que la Douane est amenée à saisir. Tout d'abord et majoritairement il s'agit de médicaments qui sont mis sur le chemin sans autorisation de mise sur le marché. Ils échappent donc à tout contrôle des autorités sanitaires. Ensuite viennent tous les médicaments qui peuvent être classifiés au titre de la règlementation des stupéfiants et des psychotropes (le Valium par exemple). En troisième catégorie les médicaments de type anabolisant qui sont pris par les sportifs, mais en fait majoritairement par les personnes qui veulent prendre de la masse musculaire. Et en enfin la dernière catégorie concerne les médicaments de contrefaçon, donc à la fois la contrefaçon de marques de produits mais aussi la contrefaçon de modèles et dessins, par exemple des produits qui imitent la forme de pilules bleues très célèbres.
Le circuit illégal de commercialisation de ces médicaments c'est majoritairement les colis postaux et le fret express. C'est notamment grâce aux services de la direction régionale de Roissy que les saisies les plus importantes sont faîtes. Également des saisies importantes sont réalisées dans les ports, lors de contrôles routiers, ainsi que dans les bagages de voyageurs.
Les risques pour les consommateurs sont multiples. Il n'y a d'abord aucune certitude de la qualité intrinsèque du produit. Vous pouvez avoir des médicaments qui ne contiennent aucune substance active, ou des problèmes de surdosage, ou sous-dosage. Également certains de ces médicaments sont des cocktails de principes actifs qui se mélangent et qui sont eux-mêmes dangereux pour la santé.
Nous avons à faire à un trafic international, provenant généralement d'Asie du sud-est, Inde. Grâce aux services d'enquête de la Douane, que ce soit la DNRED ou le SNDJ, des réseaux de criminalité organisée en Europe et en France ont été démantelés. Le renseignement dans ce type d'affaire est très important. Les services français ont pu communiquer des informations aux services espagnols, qui ont eux-mêmes démantelé sur leur territoire des laboratoires clandestins de fabrication de médicaments.
Il est recommandé aux consommateurs d'acheter ses médicaments en pharmacie, et surtout pas sur internet, dans la rue ou en dehors des réseaux officiels français.
Liens utiles
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Discours du directeur général des douanes et droits indirects - PDF 61 Ko - La Journée Mondiale Anti-Contrefaçon [www.unifab.com]
- Communiqué de presse de Gérald Darmanin
- La douane dans la lutte contre la contrefaçon